Étoile montante de la mode, Jeanne Friot s’est imposée en quelques défilés à peine comme LA nouvelle créatrice française à suivre. Personne queer revendiquée, elle s’inscrit dans une approche contemporaine, non-genrée, responsable et engagée de la mode qui fait du bien !
On vous emmène aujourd’hui à la rencontre de Jeanne Friot, son univers et son style qui, on en est convaincues, vont continuer à monter en flèche !
Jeanne Friot : sa bio
Parisienne pure souche, née et élevée dans le Marais, Jeanne Friot a toujours voulu “faire de la mode”. Elle a intégré la fameuse École Duperrée, où elle a pu créer en toute liberté, sur tous les médiums qui la tentaient et sans aucune contrainte de genre.
Après ces premiers pas de l’univers de la mode, Jeanne Friot a intégré l’Institut Français de la Mode, qui lui a permis de découvrir une approche plus conventionnelle, plus “marketing” de l’habillement, qui complétait avantageusement sa formation à l’École Duperré.
C’est aussi à l’Institut de la Mode qu’elle a pu rencontrer Josephus Thimister, directeur artistique de Balenciaga entre 1992 et 1997 et, surtout, pionnier en matière de mode dégenrée. Dès 2010, il a en effet marqué durablement les esprits avec sa collection unisexe “1915 : Bloodshed and Opulence”, qui déclinait ses créations autour des thèmes de la Russie du XXe siècle, du rouge et du motif militaire.
Disparu en 2019, Josephus Thimister a joué un rôle de mentor pour Jeanne Friot, qui a décidé de faire de la déconstruction du vêtement sa signature stylistique.
Après la fin de son cursus à l’Institut Français de la Mode, Jeanne Friot passe par quelques-unes des maisons les plus en vue du moment : Balenciaga, A.P.C., Maison Kitsuné, Wanda Nylon… Avant de créer sa propre marque éponyme, sa “safe place” comme elle aime à le rappeler.
Le style Jeanne Friot : “de l’upcycling de luxe non-binaire et guerrier”
Installée avec son équipe depuis quelques saisons à la Caserne, haut lieu parisien de la mode éco-responsable (qui abrite aussi, entre autres, Kevin Germanier et Benjamin Benmoyal), Jeanne Friot donne vie à un style puissant, radical, queer et non-genré.
Tour d’horizon de ce qui fait la mode selon Jeanne Friot.
Des vêtements non-genrés et inclusifs
Jeanne Friot est une personne queer revendiquée, qui crée des vêtements pour toutes les identités, sans se soucier du genre. Comme elle le dit elle-même, “pour [elle], le vêtement c’est une rencontre amoureuse. Et l’amour n’est pas fonction du genre.” Ses collections sont non-genrées, conçues pour s’adapter avec autant d’allure à tous les corps, et faire (enfin) bouger les lignes d’un secteur encore beaucoup trop rigide.
Au-delà du design, la notion d’inclusivité se retrouve également lors des défilés et jusque dans la constitution de son équipe. Pour ce qui est des mannequins, Jeanne Friot prend en effet soin de faire défiler des personnes qui représentent tout le monde : “de la diversité, dans les corps, les ethnies et les genres. Un défilé constitue un espace en soi dans lequel toutes les morphologies doivent être présentes.”
Une ligne de conduite qui n’a finalement rien d’étonnant quand on connaît les inspirations de la créatrice : Vivienne Westwood, Monique Wittig ou encore Virginie Despentes.
Un engagement fort pour une mode éco-responsable
Si la créatrice est surtout connue pour créer des vêtements non-genrés, l’autre pilier de son travail est la responsabilité de ses créations, en particulier du point de vue de l’environnement.
Jeanne Friot s’est en effet engagée pour une mode aussi éco-responsable que possible, en travaillant presque exclusivement à partir d’invendus et stocks de tissus dormants des plus grandes maisons de luxe, comme Louis Vuitton par exemple, ainsi qu’en privilégiant le made in France. Sur ce point, on peut dire que le pari est réussi haut la main puisque 95 % de ses créations sont fabriquées en France, voire carrément à Paris.
En plus de ces tissus upcyclés, Jeanne Friot travaille de nombreux autres médiums, mais toujours avec un souci d’écologie. Par exemple, pour sa collection Sirens, présentée pour la saison Printemps-Été 2024, la créatrice a utilisé des coquillages sur certaines pièces, des coquillages récupérés directement sur la plage ou bien mis de côté pour elle par des restaurateurs.
De plus, les pièces sont produites en quantité très limitées, ce qui réduit l’impact environnemental de chaque collection tout en créant un effet de rareté : un combo gagnant pour la jeune créatrice.
Sans aucune concession sur l’allure ni la qualité
Malgré l’utilisation de matériaux de récup, les collections signées Jeanne Friot ont tout de l’allure luxueuse de la haute couture. Non seulement les tissus utilisés sont soigneusement sélectionnés pour leur grande qualité mais, en plus, les pièces sont réalisées par des personnes de talent.
Une manière de penser et de faire la mode qui a visiblement convaincu puisque Jeanne Friot habille désormais Madonna et tout le petit monde de la mode parisienne !
En tous cas, nous, on espère que sa vision de la mode influencera le monde de la haute couture, qui manque encore d’inclusivité et de diversité.